Plisse les lèvres
La peau est mate
Sourde à la neige
Découpée en vasques
Par le tissu étroit
La peau est sans visage
Une lampe de sable
Qui s’égrène
À la lumière
Sombre et sucrée
Qui inonde mon palais
Ce lait amer
Un réglisse imaginaire
24 v 2009
La peau est mate
Sourde à la neige
Découpée en vasques
Par le tissu étroit
La peau est sans visage
Une lampe de sable
Qui s’égrène
À la lumière
Sombre et sucrée
Qui inonde mon palais
Ce lait amer
Un réglisse imaginaire
24 v 2009
Requis par l’exigence de conclure un travail universitaire, une thèse, je suis un peu â côté, latéral. Je ne puis donc me totalement me fondre dans la houle que je vois se lever, cette foule immense, où l’homme n’est pas encore un ami comme l’espérait Éluard dans La puissance de l’espoir, mais une foule qui construit patiemment sa fraternité, qui apprend à se connaître pour mieux s’embras(s)er Aussi ai-je l’impression, et la certitude au fond, de modestement incarner ce temps, si honni par le petit Nicolas et sa bande, d’authentiques terreurs assurément, d’incarner donc ce temps libre, ou mieux ce temps libéré pour la lecture et l’écriture, cette liberté du temps pour désécrire aussi, pour revenir sur ce qui a été écrit ou lu, pour marquer ce chemin comme étant, provisoirement peut-être, une impasse.
Bref, je me dis que je participe à ma façon, dans ma retraite, à la résistance contre cette eau glacée comme l’égoïsme de la normalisation libérale, cette rapacité qui n’entend que la performance et la croissance, cet autoritarisme de la vie triste de ceux qui veulent digérer le monde dans le fétichisme.
Hasta…
—————- New Order – Ultraviolence
M. Blanchot, L’écriture du désastre
Il y a une noix
Qui roule
Au fin fond
De mon sommeil
Un bruit sourd
Que je cherche
Et qui me dit
L’épaisseur de la nuit
Une cicatrice
Qui respire encore
Dans les replis
De mon oreille
Et toujours cette faïence
Qui s’étale sous la peau
Ce troublant silence
Cérame au bout des doigts
13-14 xi 2008
Deux singuliers
Nous sommes
Un pluriel décomposé
Avions-nous en commun
La feinte passion ?
De tous ces liens
Mon regard est laid
Ta peau est muette
Mes gestes sont blets
Tes mains sans recès
Les mots se noient
Tout au fond des bois
Dans le déluge intime
L’étoile noire de ton mutisme
D’un coup résonne l’aveu
Qu’entre nous il pleut
Le sombre aveu que tu feules
À chacun de mes vœux
23-29 février 2008
Faim
(Silence, IX)
Sans recoins
Où mâcher la faiblesse
Voiler et peindre
La certitude
Incarcéré dans la peau
Le mutisme du grand Autre
Je compte les maux
Qui me restent
Je replie le néant
Dans la carence
J’essore l’humeur
Vitreuse de nos yeux
Je suis, je crois,
Arrivé au bout
De l’ennui
Tout au fond
De l’envie
Se creuse dans mon dos
La grande absence
La terre brûlée
Face au vent
En dessous du puits
Tout au fond
Du silence
De la lie
24-26 août 2008
Car j’ai sous la peau
Une lame qui me foudroie
La fatigue de la mort
Courbé sur ma feuille
Je vole vers toi
Comme tu dors en moi
Les ongles frappent
Le cercle de ma vie
Et je vois, de la lumière,
Les anneaux
Les yeux rouges
Qui s’enveloppent
Dans la pénombre
22-23 x 2008
—————-
Now playing: The Divine Comedy – Timestretched
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