Le mieux serait de jouer avec le corps du chasseur et la direction de son regard. De le coller comme son ombre.
O. Rosenthal, Mécanismes de survie en milieu hostile
Marcher au fond de l’eau
Se réfugier à l’intérieur
Du monde vitreux
Et calme
Au milieu des armoires
Transparentes et pleines
De subsistances
Se retrancher
Dans les anfractuosités
Serrer contre soi
Les fugitives promesses
Des nourritures terrestres
Étranges anamnèses
Déambuler
De l’eau
Plein les oreilles
Ailleurs et dedans
Sertir les regards, fuyants
Inquisitions portatives
Qui scrutent
L’eau intérieure, pensé-je
Fendre le doute, hésiter,
Marquer ses pas
Allées et venues
Indécis probablement
Oublieux assurément
Élargir le temps
Car soudain, demain existe
Un autre soir, une même vie
Et toujours ce désir de l’âtre
Cet étang plein de poissons
Qui n’apaise pas – ich weiß,
Mon angoisse
Mais me tient
Au fond de l’eau
Et parfois me rejette
Sur la grève
Tel un vieux poison
28-29 xi 2014
