Mois : mars 2012
Bleue comme
Impossible
Rumine la nuit
Par l’eau
Envahie
Électrique et liquide
Désquamme le visage
De mes doigts
Épais
Comme la masse
Qui bât mon sang
Le cœur et les larmes
Surprennent
La fatigue, le sommeil
Mes yeux secs
Reviennent
Les grands yeux
À la mémoire
Un regard
Que je noie
16 iii 2012
Remarque
« L’inexpérience comme une qualité de la condition humaine. On est né une fois pour toutes, on ne pourra jamais recommencer une autre vie avec les expériences de la vie précédente. On sort de l’enfance sans savoir ce qu’est la jeunesse, on se marie sans savoir ce que c’est que d’être marié, et même quand on entre dans la vieillesse, on ne sait pas où l’on va : les vieux sont des enfants innocents de leur vieillesse. En ce sens, la terre de l’homme est la planète de l’inexpérience. »
Milan Kundera, L’art du roman (1986)
Aube longue
Mais la nuit n’est-elle pas
un autre éclairage de l’amour ?
N. Bréhal, Le parfait amour
Est-elle la fille
La sœur ou l’amère
Tumescence ?
La sœur ou l’amère
Tumescence ?
Elle est d’un autre
Jour qui la fronce
Et la promesse
Et la promesse
D’une essence, le calme
La pulpe odorante
D’un voile troublant
La pulpe odorante
D’un voile troublant
C’est la nuit
Qui se glisse
Entre moi
Qui se glisse
Entre moi
Un souffle
Qui m’épuise
Et m’alanguit
Qui m’épuise
Et m’alanguit
Un ciel, immense
Perclus de chasmes
Qui s’étiolent
Perclus de chasmes
Qui s’étiolent
Languide
Elle s’ajoure
Dans l’eau froide
Elle s’ajoure
Dans l’eau froide
L’aréole écrue
Le sépulcre
De mon désastre
Le sépulcre
De mon désastre
Qui jamais
Ne l’abat
Ne l’abat
7 février 2012