Histoire

Je lis
Le pas
De mes yeux
Sur ses lèvres

J’entends
L’eau de la nuit
Qui scintille

Ai le besoin
De ce que j’ignore
Cette racine
À mon dos

Du cou
Par pudeur
Aux lèvres
Par caresse

J’épisse
Longuement
La pulpe
Tiède

S’ouvrir les lèvres
Délier la commissure
Du sang et de la parole
Ployer le regard

Ivre
Jusqu’à
En boire
Le vertige

Car se dérobe
La déhiscence
De l’origine
La plaie

Car de la peau
A besoin
Mon cor
Pour respirer

Ne suis
Ni des lèvres
Ni des dents

M’enrobent
Immense
Les feuillets

De l’âtre
Souverain
Qui se dérobe

Sceau tremblant
Étreint
Par l’affront

Elle m’a / je suis
Créé en absent /de côté
Dans une chambre
En vrille

Es-tu un drap
Pourquoi ?
Une torche

Silencieuse
Du dehors
De la pluie

Lumineuse
À l’intérieur
De ma fuite

Lumière viole(n)tte,
Sale et de nuit
Emmêlée

  De bleus et de miroirs

Qui picorent
L’horizon
De leurs yeux
Aveuglants

13-17 ii 2012

 

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Chose

 
Quelque chose
Comme rien
Éternelle durée
Les yeux encerclés
De clous infinis
Et toujours
Cette chose
Qui siège
Méthodique
Silencieuse
Intérieure
Derrière
Je lui sens
Une vie, parfois
Un mouvement
Dans le gouffre
De la voix
Éponge
En cendres
Une flaque
Immobile
Quel est le désir ?
Une famine
Ou une île
Un sucre épars
Inégarée donc
Juste arrêtée
Stupide et nue
  
Elle me tient
Sortir du monde
Aller plus loin
Que l’absence
Évider la chose
Vers le calme
Et l’essence

19-20 i 2012