Mois : janvier 2010
Oriflamme
I. Garo, Miranda 1
Un chat dans la lumière
L’ambre crépuscule
D’une saison jaune
De plusieurs vies
Flamboyer sur la géométrie
Anonyme et grise
Au surplomb de la ville
Qui se rassemble
Comme un châle
Et le fer forger
La chaleur irréelle
D’une mélancolie rauque
Les yeux ont montré
L’âme et la faim
Nourrir le silence
Lilalil
“ Ses cheveux noirs dénoués, elle vient de se retourner, son oreille de Corail, sa main aux doigts écartés, sur l’oreiller près de son visage, sa respiration est lente et régulière comme celle de quelqu’un qui dort effectivement, les lèvres sont immobiles, lèvres entrouvertes et enfantines, l’épaule gauche et la naissance de la poitrine sont dénudées, le corps n’est couvert que d’un drap aussi net qu’une Nikè, sous les plis révélateurs du marbre, mais chaud et même brulant de sommeil, sec ardent, son oreille de Corail sous la chevelure noire que je pourrais toucher sans qu’elle s’en aperçoive, un instant les cils tressaillent mais elle dort les paupières closes bleuâtres et cireuses ont l’éclat froid des pâles colchiques sur les yeux endormis, par un mouvement, pas un mouvement, seule la chevelure paraît échapper au sommeil, le bout des doigts aussi, près du visage, pourrait presque être éveillé mais elle dort, le sommeil est là dans la nuque, là très profond sans rêve humide plus profond que sur le visage qui semble nager à la surface du sommeil obscur comme un reflet fragile. ”